Amadou Sanogo né le 1er juillet 1977 à Ségou est un peintre malien vivant et travaillant à Bamako. Ses ancêtres sont Sénoufo, une population d’Afrique de l’Ouest, nobles et paysans cultivant le riz, le manioc ou encore le thé.

Lors de son vernissage à la galerie MagninA, l’artiste évoque ses origines avec fierté : « Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient ».
Depuis quelques années, Sanogo est capable de vivre de son art et a pu exposer à Londres, Marrakech, New York etc. Fier de son succès, il avoue préférer peindre et créer toujours plus que de faire mille expositions.

De part ses origines nobles on le voulait ingénieur, mais il trouve sa voie à l’INA ( Institut National des Arts ) où il se formera à la technique du Bogota, un tissu emblématique de la culture malienne, à la suite de quoi, il se tournera vers la peinture. Or, n’appréciant guère l’enseignement académique il se tournera vers un travail personnel fait de recherches plastiques ainsi que de son « propre language ». Il est alors qualifié d’autodidacte par ses pairs.


Ses techniques de peintures se démarquent par leurs singularités. Il étale sa toile au sol et debout dessus il trace au pinceau, au doigt ou avec le tube d’acrylique des personnages et motifs qui forment plus tard son oeuvre. Le reste de la toile se construit autour de ces figures, au gré de ses experimentations de couleurs. La couleur de fond, préparée spécialement pour chaque tableau, est souvent monochrome et appliquée en dernier, éliminant tout ce que Amadou ne juge plus essentiel.

La plupart de ses tableaux dépeignent des silhouettes, bien que régulièrement présente dans ses oeuvres elles se distingues toutes, chez certaines on remarque l’absence de mains, d’un pied, voir même de tête. L’artiste nous explique qu’il préfère représenter ces êtres comme incomplets, car selon lui « l’homme ne peux atteindre la perfection », il faut donc le montrer comme tel, imparfait. Amadou Sanogo critique par l’absence de tête la politique exercée en Afrique, beaucoup de figures importantes en auraient « dans la tête » étalant leurs diplômes à tout va mais face aux problèmes auxquels leurs pays font face, manquent de proposition, leurs présences en politique deviennent alors obsolètes.

Dès son plus jeune age il est reconnu et respecté par tout son entourage pour sa capacité d’écoute et son objectivité. Il puise son inspiration dans un contexte culturel, politique et social sur lequel il pose un regard critique. Engagé et afin de réunir, il crée en 2014 l’Atelier Badialan au coeur d’un quartier de Bamako où sont accueillis de jeunes artistes. Ainsi, ces jeunes gens vivent et travaillent ensemble, créant en toute liberté et mettent leur savoir et talent au service du bien commun.

Son travail sera exposé à la galerie MagninA jusqu’au 30 mars 2019 http://www.magnin-a.com/fr/expositions/presentation/186/amadou-sanogo

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